Coronavirus, parlons-en

       
Coronavirus COVID-19 Global Cases by the Center for Systems Science and Engineering (CSSE) at Johns Hopkins

     Parlons chiffres ce soir. Parce qu’il y a des décisions qui me surprennent, l’analyse des contaminations au coronavirus et les décès qu’il entraîne, laissant planer le doute sur leur pertinence. 
     En France nous avons au soir du 14 mars 4 511 malades répertoriés et 91 décès. Ramenés au nombre d’habitants, les pourcentages sont donc les suivants : 
– contaminés : 0,0067 % de la population (pourcentage en augmentation par rapport à celui d’hier de 0,0044 %) 
– décès : 2,02 % des contaminés (pourcentage en baisse par rapport à celui d’hier de 2,12 %). Soit 0,00014 % de la population  (98 % de guérison)
     Sur le plan mondial, les décès se montent à 5 065 pour 137 456 cas. Soit : 
– contaminés : 0,00196 % de la population mondiale 
– décès : 3,685 % des cas ou 0,000072 % de la population 
     Ce qui, convenons-en, n’est pas plus effrayant qu’une épidémie quelconque de grippe, de gastro-entérite ou de rougeole. D’autant que nombre d’individus porteurs asymptomatiques ne sont pas intégrés dans les statistiques ci-dessus, pour la bonne raison qu’ils ne savent pas qu'ils sont infectés. Ce qui modifierait les pourcentages, augmentant les contaminés mais baissant celui des décès. 
     Cela étant, des statisticiens ont prévu, pour la France, une fourchette de 300 000 à 500 000 morts à terme si aucune mesure n’est prise (modélisation de Neil Ferguson, épidémiologiste). Ce qui me paraît disproportionné eu égard à ce que l’on constate en Chine où l’épidémie semble régresser, si les chiffres sont correctement révélés, après une contamination à ce jour de 81 003 personnes et 3 203 décès pour une population de 1,5 milliard. 
     Il serait nécessaire que l'on m’expliquât ce différentiel qui ne laisse pas d’inquiéter ou de faire sourire selon le degré d’optimisme que l’on arbore puisque l’on sait que le virus incriminé n’a pratiquement pas muté, ou infiniment peu. À moins que les quarantaines sévères qui furent mises en place là-bas aient porté leur fruit. Auquel cas il convient de respecter les nôtres. 
     Lorsque j’entends le directeur général de l’AP-HP, Martin Hirsch, annoncer que les hôpitaux parisiens n’ont jamais été confrontés à un phénomène d'une telle ampleur je me dis que sa mémoire est défectueuse ou qu’il participe à l'effet de panique que les dirigeants du monde entier déclenchent par leurs gestions de crise. Résultat d’un engrenage dans lequel tout le monde se laisse prendre. La panique engendre des comportements erratiques. 
     Et je crois que si nous n'avions rien fait, peut-être que les chiffres que je citais plus haut n’eussent été guère différents à quelques cas près, et non dramatiques comme le laisse entendre l’oiseau de mauvais augure Neil Ferguson. Nous verrons dans quelques jours si mes propos sont confirmés ou infirmés par l’actualité. D’une manière générale les épidémies virales ont une vie en forme de courbe de Gauss ; ça monte, ça se stabilise, ça redescend (exactement comme celle de la Corée du Sud qui débute sa descente). L’immunisation s’opérant lorsque le nombre de contaminés résistants ne permet plus au virus de se propager, soit aux environs d’une moitié de population. D’ailleurs en laissant proliférer le virus sans doute serions-nous parvenu à ce stade plus rapidement sans avoir à subir les conséquences non seulement économiques, mais également sociétales que nous constatons et qui n'ont pas fini de générer des ondes de choc destructrices. 
     En tout cas nous sommes encore loin des grandes épidémies du siècle passé aux centaines de milliers de morts… uniquement entre les frontières de l’hexagone. Faisant preuve de cynisme, une centaine de morts actuellement ce n’est pas, en espérant que ça dure, une aubaine pour les sociétés de pompes funèbres dont les actions ne compenseront pas à la hausse les baisses boursières de ces derniers jours. 
     À propos des frontières et de cette manie inutile de vouloir les fermer, j'en reparlerai un autre jour, car pour l’instant je dois aller cadenasser le portail, ajouré, du jardin, pour éviter la contamination que mes voisins seraient susceptibles, badins qu'ils sont, de me transmettre. 
     Lavez-vous les mains et vous vous porterez bien.

Billet écrit le 14 mars. La France compte ce soir 15 mars 120 décès pour 5400 cas (eficiens) soit 2,2 % – ce qui reste stable et dénote toujours 98 % de guérisons.
Share ButtonTwitter

Commentaires