Confinement et parutions

 


  


   Le confinement étant propice aux travaux des moines copistes ou des recherches de documents enfouis dans les tiroirs, je mis à profit ce temps offert en double pour feuilleter et colliger quelques feuilles éparses échappées de manuscrits eux-mêmes religieusement conservés dans ces biblorhaptes surgis de l’époque lointaine, voire préhistorique, d’une jeunesse à la vantardise orgueilleuse qui s’imaginait déjà en habit vert, non pas écologique mais académique, et, pourquoi pas, le rêve étant admirable, nobélisable à court terme.
   Ces sottes illusions firent long feu, nées un matin abandonnées tantôt, mais en conservai la manie de rimailler.
   Revenons à notre propos. « Gémination » est le dernier bouquin publié. Paradoxalement il renferme mes premiers poèmes, ceux de cette jeunesse que j’évoquais supra. Et, pour un peu plus d’originalité, dans un désordre non étudié. Peut-être représentatif d’un caractère qui se voudrait excentrique. Peu importe. Les deux premiers recueils de poèmes, à l’écriture désyntaxée, « Métamorphose » et « Incertitude », sont postérieurs à ce dernier aux rimes classiques pour « Le miroir sans tains » et « Autres poèmes », voire extrêmement régulières, ayant respecté strictement les règles de la versification. Le quatrième, sous le coude en ce moment, concernera quelques vers, que nous appelions libres jadis, plus récents sans toutefois être de fraîches vendanges. Il y a plus de dix ans que je ne me suis pas enivré du nectar. Ceci pour dater les choses.
   Venons-en à la publication. J’ai choisi l’auto-édition (à ne pas confondre avec l’édition à compte d’auteur qui, de mon point de vue, est une escroquerie, les nombreuses maisons qui vantent ce service ne proposent rien en définitive si ce n’est d’ouvrir son carnet de chèques ; je n’en connais pas de sérieuses mais je peux me tromper) parce que j’avais hâte d’admirer mes œuvres autrement que manuscrites alors que les éditeurs classiques mettent des mois à vous répondre, quand ils daignent le faire surtout en période de confinement où ils semblaient inscrits aux abonnés absents. Ensuite la distribution en librairie étant excessivement aléatoire, autant tout faire soi-même (ce qui en l’occurrence est nécessaire, de l’écriture du texte, évidemment, à la mise en page, de la correction – le Robert Correcteur est excellent – à la création d’une couverture puis au dépôt légal). J’y ai pris goût. En définitive il est très aisé de créer sa propre maison d’édition et si j’étais plus jeune je m’y essayerais.
   Car dans cette formule les tirages s’effectuent à la demande. Ce que d’ailleurs une multitude d’éditeurs désormais pratiquent, évitant les stocks à charroyer et les invendus ; mises à part les très grandes maisons.
   Ne désirant nullement vous lasser, abordons le choix de la société offrant le service. J’en ai testé plusieurs. Chapitre, Lulu, Mon beau livre, j’en passe et puis Amazon tant décrié.
   Et pourtant il s’agit du site offrant une totale liberté et gratuité (quelques autres tentent de profiter de vos erreurs), jusqu’à vous laisser choisir l’indispensable numéro ISBN, le vôtre si vous avez un compte à l’Afnil ou un des leurs sans frais alors que d’autres vous le facturent. D’une simplicité extrême, l’élaboration est aisée : il suffit de suivre le processus parfaitement détaillé. Bref, il n’a jamais été aussi simple de publier ses œuvres et de les offrir aux critiques d’un lectorat mondial. Le rêve en quelque sorte !
   Bien sûr les libraires sont absents de cette chaîne. Mais parce qu’ils le veulent bien ! S’ils avaient un tant soit peu l’ardeur créative, ils n’hésiteraient pas à coopérer avec Amazon plutôt que vouloir le boycotter. Pour leur plus grand profit.
   C’était, en quelques mots, la genèse de mes dernières parutions afin que vous ne vous étonnassiez pas de leurs dates si proches les unes des autres.
   Encore un mot. S'agissant de la promotion, et quelle que soit l'entité qui vous publie, le boulot est à faire par soi-même. Ce dont je me moque totalement, quand bien même resterai-je confidentiel.

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