La mort de Prigojine

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    La mort de César par Vincenzo Camuccini - vers 1806 - Musée Capodimonte de Naples

   Hier, un spécialiste de l’aviation, Xavier Tytelman, nous certifiait que l’avion de Prigojine avait été abattu par un missile. Images des débris à l’appui. Photos d’un morceau de carlingue criblé d’impacts.

   Aujourd’hui, le général Paloméros, ancien chef d’état-major de l’Armée de l’Air, plus prudent, hésite entre le missile et le sabotage, écartant l’incident technique.

   Ce soir, les Américains et les Anglais nous affirment qu’il s’agit d’un sabotage, écartant définitivement le missile.

   À vrai dire tout le monde se moque des moyens employés. Une seule certitude importe, celle que Poutine le dictateur, en vrai caïd contre un autre, est à l’origine de l’acte.

   D’ailleurs j’en veux pour preuve la bêtise inhérente à tout dictateur de supprimer, physiquement, systématiquement ceux qui s’opposent à lui. Le dictateur n’agit pas par raison mais par instinct. Et son instinct de prédateur, comme un dealer voyant ses prérogatives contestées, lui commande de tuer. Peu importe comment. Ses sbires aux ordres, encore plus stupides que lui, trouveront le moyen

   Le dictateur fait de l’adversaire de l’instant, en le tuant, la victime. Celle-ci devient le héros. Hector tombant sous la furie d’Achille. Puis ce dernier plus tard sous la flèche de Pâris.

   Et tout comme ce point culminant de la guerre de Troie, qui marquera la fin de l’Iliade, cet assassinat deviendra pour le dictateur l’acmé de son pouvoir avant la chute.

   Car ne nous leurrons pas, sur la pile des cadavres entassés, tout en haut, une place est réservée. Celle ou d’ici peu, ainsi que César sous les coups de Brutus, Poutine ira rejoindre ceux qui l’attendent.

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