EDF, le cauchemar des hausses

© Crédit photo : FRANCOIS LO PRESTI/AFP (capture écran Sud-Ouest) © Crédit photo : FRANCOIS LO PRESTI/AFP (capture écran Sud-Ouest)

   Bruno Le Maire, déguisé en électricien, n’est pas favorable à un gel du tarif de l’électricité, « trop coûteux pour les finances publiques. » Il en discutera avec Emmanuel Macron et le Premier ministre pour décider du taux de l’augmentation à appliquer.

   Les usagers (déguisés en consommateurs) ne sont pas favorables à une augmentation de l’électricité, « trop coûteux pour les finances domestiques. » Ils en ont discuté avec eux-mêmes pour décider qu’une augmentation est inutile, puisque son coût de production est le plus bas d’Europe (voire mondial, en concurrence avec la Chine) malgré les aléas climatiques et guerriers de ces derniers temps.

   Lors de sa conférence de presse, que je n’ai pas regardée hier soir, et dont je n’évoquerai qu’un seul sujet qui semble, selon les commentateurs patentés (globalement dubitatifs sur l'ensemble de la prestation, notamment l'autosatisfaction affichée), n'avoir été évoqué par E. Macron qu’accessoirement comme étant une bonne nouvelle, le prix de l’énergie en France revenant vers la norme (quelle norme ?), légèrement inférieur à celui de nos voisins (quand c’est l’inverse, comme sur le carburant, l’alcool ou le tabac par exemple, la comparaison n’est plus pertinente). Il laisse à son nouveau Premier ministre le soin d’en annoncer l’ampleur.

      Mais comme la dite augmentation est la conséquence d’une contribution servant à financer les charges du service public (ce qui veut tout et ne rien dire), je crois le phénomène cousu de fil blanc. On crée une taxe. Puis on la supprime un laps de temps. Arguant ensuite du manque à gagner, on la rétablit. Or la création de cette taxe était inutile, compensée par la TVA supplémentaire (voir graphique ci-dessus) sur le produit puisque le prix de vente de la seule fourniture a augmenté, ces deux dernières années, de l’ordre de 30 % (à noter que la TVA est due également sur la contribution citée plus haut, soit une taxe sur la taxe). Il est dès lors loisible d’instituer des taxes sur tout et n’importe quoi (comme sur les portes et fenêtres de 1789 à 1926) et s’exclamer ensuite que le manque à gagner serait trop important si d’aventure on les supprimait.

   Anecdote vécue l’autre jour. En promenant le chien sur la petite route qui va vers la maison, je rencontrai un voisin avec lequel nous discutâmes quelques minutes. Après les banalités d’usage, alors qu’une voiture arrivait à vive allure et que j’appelais mon chien baguenaudant sur le macadam afin qu’il ne se fît pas estropier par le chauffard, nous rasant sans ralentir, mon voisin s’indigna et vitupéra, lançant très à propos que l’énergumène ne roulait pas avec une bagnole électrique au mugissement rageur du moteur. Un de ses amis en avait acheté une, silencieuse au possible, mais il l’avait revendue dare-dare en regardant son compteur tourner lors des recharges. Pas étonnant ! D’autant que tout est électrique maintenant, du sèche-cheveux à l’ordinateur, du presse-agrume au lave-linge ou encore du robot ménager à la table de cuisson. Et j’en passe!

   Et je n’évoque pas le chauffage ou l’eau chaude que certains coupent par peur d’une facture impossible à régler et non par souci d’économiser l’énergie (cette imbécillité redite par des insensés chauffés dans leur logement de fonction, selon quoi « l’énergie la moins chère et la moins polluante est celle qu’on ne consomme pas »!). C’est comme les paroles, les moins imbéciles sont celles qu’on ne dit pas. De là à se taire… Il y a un seuil en deçà duquel moins consommer n’est plus possible. Je crois qu’il est atteint pour beaucoup de nos concitoyens. Alors que tous les prix s’envolent pendant que les revenus (salaires, émoluments ou pensions) font la planche, à tenir ce discours de Jocrisse, la première salve d’avertissement sera donnée malheureusement bientôt. Elle sera aussi catastrophique qu’une émeute de gilets jaunes, sans être sanglante. En juin les européennes verront l’élection d’une majorité de fascistes et de populistes en Europe, avant 2027 en France où une Marine Le Pen, adoratrice de Poutine (qu’elle a rencontré, mais il aime rencontrer n’importe qui pourvu qu’il, ou elle, soit de son avis) et Trump (qui n’a pas daigné la voir lors de son pied de grue en bas du Trump Tower) dynamisée par le mécontentement ambiant a de forte chance d’être élue première femme Présidente de la République française. Un cauchemar.

   Car l’immigration est plus un prétexte qu’une réalité (le vote RN est essentiellement important là où il ne se passe jamais rien, en milieu rural, loin des métropoles, loin des immigrés), le souci étant la vie de tous les jours. La population n’en peut plus.

   Si c’est ce qu’ils souhaitent, que ce gouvernement continue ainsi, satisfait de son impéritie. 


 

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