Belliqueux pacifistes

La Guerre et la Paix – Les quatre partie du monde – Picasso

   Après les débats houleux à l’Assemblée à propos de l’Ukraine où les pacifistes belliqueux et bêlants avec les abstentionnistes primaires s’en sont donné à cœur joie en pissotant leurs arguments farfelus auxquels nul de sensé ne peut croire, je me suis interrogé sur l’âge mental de ces divers intervenants.

   On peut être pacifiste à vingt ans. C’est le privilège de la jeunesse que de croire aux miracles. « Peace and love » braillait-on du temps de ma jeunesse. Le temps du prêche n’est plus ; patrociner est dérisoire. Car à constater la dérive tyrannique grandissante d’un Poutine, comment ne pas comprendre qu’on n’arrête pas un gangster, un meurtrier en discutant avec lui, sirotant une vodka pour le quitter en lui roulant un patin à la russe. On le fit ? Certes. Avec Staline. Il nous aida dans la guerre contre Hitler. Mais je regrette ce morcellement de l’Europe qui résulta des accords de Yalta, sans que nous y fussions conviés d’ailleurs (mais De Gaulle, paraît-il, refusa d’en être en raison de son antiaméricanisme), et dont pâtirent pour le restant du siècle passé les peuples opprimés derrière le rideau de fer. Il eût fallu alors opposer un refus catégorique quitte à se mettre à dos le dictateur moustachu. Cette sorte d’individu ne connaît que la force. Toutes les crapules sont à l’identique. Poutine en tête. Se pavanant pour exhiber leurs muscles, elles fuient dès que l’adversaire s’avance sans peur. Les intervenants pacifistes ou abstentionnistes de l’Assemblée n’ont rien compris ou alors ne sont que les fantoches amis intéressés mais attardés du vaurien moscovite.

   Ah ! Me direz-vous, et l’arme atomique ? De Gaulle à l’époque, répondait à Vinogradov, ambassadeur Russe qui menaçait la France, « eh bien, M. l’ambassadeur, nous mourrons ensemble ». Rien ne se passa, parce que cette arme n’est qu’un épouvantail servant à se dissuader mutuellement d’une attaque. Poutine, à moins de vouloir se suicider, ne l’utilisera jamais car il sait que dans la seconde qui suit l’envoi d’un de ses missiles à tête nucléaire, la Russie disparaît également. Un seul de nos sous-marins nucléaires est apte à ce faire.

   Mais cessons ce discours cataclysmique. Le seul langage que comprend Poutine est celui de la fermeté. Son pays est certes le plus grand de la planète, mais il ne peut pas même asservir un État vingt-huit fois plus petit. Il n’est rien comparé à l’Europe ou aux USA. E. Macron a donc eu raison de tenir un discours guerrier vis-à-vis du monstre au pied d’argile. D’autant que rien n’indique l’envoi de troupes combattantes. Et quand bien même, il ne s’agirait en rien d’envahir la Russie, simplement de faire respecter un droit frontalier.

   Il ne reste plus qu’à convaincre les eunuques trouillards du monde démocratique de faire en sorte d’armer en conséquence les soldats Ukrainiens afin qu’ils boutent hors de leur frontière ceux qui l’ont violée impunément.

   Ne pas être pusillanime ! C’est le seul message, en définitive, que le président de la France adressa à ses collègues un peu trop flasques, pour ne pas dire trivialement couilles molles.

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