La honte !

 Ésaü vendant son droit d'aînesse - Matteus Stom, 1600, Berlin Picture Gallery

   Il n’y a rien d’autre à dire après l’engouement passager d’une majorité de Français votant pour la vacuité d’un programme. La honte !

   Le fascisme ne mène à rien. Sinon vers les horreurs des conflits armés. Or les dirigeants du RN sont issus des gènes de fascistes notoires dont ils vénèrent les cendres entassées dans les corps de Poutine, Trump et autres dictateurs. Et si certains des adhérents de ce parti n’ont pas été élevés dans la haine et le déshonneur, du moins acceptent-ils d’en accepter les conséquences. Peut-être même les attendent-ils avec gourmandise.

   Quant à la multitude des votants qui n’ont pas compris ce que sont ces gens-là, prétextant sottement qu’il faut les essayer pour voir, comme on essaie des godasses parce qu’elles n’ont pas été encore à la manœuvre, laissez-moi vous dire que le chemin que suivront ces pompes éculées nous conduira vers le gouffre.

   Au nom de la démocratie. Le hic est que ces gens-là n’ont été, ne sont et ne seront jamais des démocrates.

   Mais il suffit ! Je sais que nul argument ne convaincra ceux qui, par désespoir de n’être pas entendus, par égoïsme surtout ont voté pour eux. À longueur de selfies ils ont approuvé les critiques que ces populistes distillent en n’apportant aucune solution. Et pour cause. Les dirigeants du RN ne pensent pas à la France, ils ne pensent qu’à eux-mêmes et au pillage à venir, à la destruction des valeurs qui ont bâti notre pays. Ceux qui les écoutent ne vont pas au-delà de ces dénigrements qui semblent calmer leur colère. Comme les moutons de Panurge suivant la mélodie d’un pipeau. Comme des alouettes vers le mirage d’un miroir au reflet de ciel bleu. Comme les Anglais écoutant Johnson et Farrage.

   Las ! La honte alors posera sur la France son étendard morbide.

   Car les dictateurs sont nombreux à vouloir les rejoindre. Ciotti (ce polichinelle, archétype de l’autocrate devenu modèle de l’adhérent RN, par ses agissements du début de semaine, investissant, tout seul comme un grand, ce qu’il estime son royaume, le siège du parti, à l’image de Poutine investissant l’Ukraine) Ciotti donc qui, craignant pour sa prébende, s’est empressé de tourner avec le vent. Lamentable girouette vendant son âme au Diable. Lisez l’Ancien Testament, magnifique roman de science-fiction encore à ce jour inégalé. Allez au tout début, la Genèse, chapitre XXV, verset 29, et vous lirez l’histoire édifiante infiniment ressassée d’Ésaü (grand, fort et velu, apparence contraire de Ciotti mais tout aussi stupide) troquant son droit d’aînesse pour un plat de lentilles. Il perdit par la suite l’héritage d’Isaac son père.

   Ce qui pend au nez comme un sifflet de deux sous à ceux n’ayant aucun sens de l’honneur.

   La honte ! Il n’y a rien d’autre à dire, face au monde effaré de ne plus voir en la France la démocratie qui forgea l’histoire si les votes se répètent dans quelques jours.

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