Une victoire en trompe-l'œil

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   Une victoire en trompe-l’œil ! C’est ce que Mélenchon n’a pas compris, qui hier soir, avant même que les résultats définitifs soient connus, vociférait avant tout le monde pour s’attribuer cette victoire. Mais comprend-il grand-chose d’autre que l’exaltation d’une hubris malséante ?

   Avant tout je lui conseillerai, lui qui à plus de 70 ans réclame un retour de la retraite à 60 ans, de donner l’exemple en la prenant définitivement. Il cesserait enfin de semer la pagaille dès qu’il s’exprime.

   Quant à ses proches collaborateurs qui reprennent son antienne, je leur rappellerai que si LFI, au sein de ce NFP de marmelade, a obtenu 78 sièges c’est uniquement grâce, en premier lieu à ceux et celles qui se sont désistés, ensuite aux électeurs de droite et de gauche qui ont voté sans sourciller pour ses candidats. Idem pour les autres tendances de ce Front Populaire hétéroclite, ainsi que pour les candidats de l’ancienne majorité dans une moindre mesure.

   Par conséquent que les grandes gueules s’abstiennent, tout comme les petites d’ailleurs, de triomphalisme indécent. L’heure est à la réflexion et à la recherche d’un compromis pour gouverner.

   Une majorité se dégage, quoi qu’on dise, à condition qu’une volonté humaniste veuille bien tirer du cauchemar des hommes et des femmes de bonne volonté et les rassembler.

   Si l’on fait abstraction des deux extrêmes, RN & LFI, le total des députés de gauche, écologistes, modem, et divers centres et gauche est de 279. De tout ce beau monde, quelques-uns n’accepteront pas de s’asseoir à la même table que leurs collègues. Si l’on ajoute la droite classique, centre et divers, le total se monte à 347 députés d’où une large poignée se désolidarisera. Admettons qu’un Premier ministre consensuel, type Gabriel Attal associé à Raphaël Glucksmann et autres politiques non sectaires, parvienne à éviter que plus de 58 d’entre eux s’évaporent vers les extrêmes, la majorité absolue est constituée.

   Bon courage à eux, mais sachez, vous tous accrochés à vos petits désirs, que la seule solution se trouve dans ce consensus et qu’il est nécessaire de faire un choix. Tout ne peut être accepté. Sinon le chaos prévaudra, d’abord dans l’hémicycle, ensuite dans la population, car les revendications des quelque huit millions sept cent cinquante mille électeurs qui se sont tournés vers les populistes doivent aussi être entendues au même titre que celles des presque quatorze millions de la gauche et de l’ex majorité avec les deux millions cinq cent mille électeurs de la droite classique. Toutes les demandes ne peuvent être accordées et résolues, mais des réponses doivent être apportées et surtout expliquées sans dédain. Sinon…

   Sinon, les peuples qui n’ont plus rien à perdre deviennent incontrôlables et tôt ou tard se révoltent. Et vous porterez tous la responsabilité des affrontements qui en découleront.

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