Eurovision, encore raté

 

              Ici, paroles, musique et vidéo de la prestation

   L’Eurovision, vous connaissez ? Vous savez cette soupe aux chansons formatées qui se décongèle chaque année quand revient le temps des cerises régaler les merles moqueurs.

   Ça n’a pas raté cette année encore. Ou plutôt si, encore raté pour la France, d’après ce que j’ai compris et malgré les encouragements toujours autant tartignolles des commentateurs hexagonaux. Je n’ai pas regardé, comme d’habitude. D’ailleurs qui peut me citer un ou une chanteuse qui connut la gloire après sa participation ? Hormis France Gall ou Céline Dion. Mais c’était il y a belle lurette et la Française s’était offert un maître es paroles et musique, Gainsbourg, alors que la Canadienne s’est époumonée pour la Suisse.

   Cette année c’était Louanne. « Maman », la chanson. Déjà, faut oser. Inconnue dans ma discothèque. Alors, j’ai écouté ce tantôt sa prestation. Du moins l’interprétation parce qu’il n’y avait pas d’image sur les paroles. Un troupeau de notes ruminant sur une prairie de niaiseries. Pourtant elle a une jolie voix la chanteuse. Insuffisant pour charmer le peuple.

   Le public aujourd’hui attend autre chose qu’un gnangnan larmoyant. « Maman, an, an, an », comme un âne qui brait et ne fait plus rêver, bien que soporifique.

   Quant au « boum, boum, boum » musical répétitif, il a entendu mieux le public, habitué qu’il est de la mode tonitruante apte à faire gesticuler un comateux.

   Bref, j’ignore qui sont les génies qui emballèrent la boîte de conserve, mais j’ai le regret de leur dire que la date de péremption est dépassée. Nul ne s’y est trompé et, à peine ouverte mise au rebut.

   Si vous voulez m’en croire, misez plutôt sur la révolte des banlieues, leur mal-être, leurs joies partagées, les misères du monde, sa beauté, la guerre, la paix, que sais-je encore, mais pas sur l’introspection larmoyante, confiture de guimauve qui prévalait au siècle passé, tartinée des centaines de fois à vous rendre diabétiques. Sauf à s’appeler…qui vous voudrez parmi les écrivains que vous connaissez. Peut-être.

   Mieux encore, laissez tomber cette marmelade clinquante, attroupement eurovisuel de jurés en mal de servitude, vous réjouirez vos neurones perfusés à la banalité. Allez donc prendre l’air, vous balader et chanter comme bon vous semble.

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