Nouvelles des drogués du microcosme

 

Nœuds marins. Pourquoi ? Lisez jusqu'à la fin le billet.

   Les événements de la semaine se sont succédé à rythme soutenu.

   Le plus dramatique est celui de ce gamin de vingt ans, Medhi Kessaci, que de minables lâches, pourris par l’argent facile de la drogue, ont assassiné, croyant stupidement imposer par la violence leur loi de dégénérés à ceux qui les combattent par la parole. Ces pantins ont la Kalachnikov sensible dans les rues de nos villes, mais gageons que sur un vrai champ de bataille ils détaleraient comme de vulgaires capons.

   Finalement arrêtés, car ils le seront, ils passeront de longs jours dans les geôles de la République afin d’expier leurs crimes. Certes la prison est essentielle dans son rôle punitif, mais n’oublions pas qu’elle se doit d’être également rédemptrice. À moins qu’ils ne tombent, avant, sous les balles de leurs concurrents ou face aux fusils des forces de l’ordre qu’ils narguent.

   Pour l’heure, ces lamentables seconds couteaux sans conscience, dépourvus d’autorité parentale, manipulés, à la botte de caïds planqués, profitent honteusement du chaos affectif, émotionnel ou pathologique dans lequel se débattent tous les camés dont la raison, rabotée de chimie quotidienne, vacille avant de s’évaporer définitivement.

   La seule question qui se pose désormais est de savoir comment scléroser cette veine criminelle. Autrefois, avec le service militaire, les conscrits acquéraient un certain sens moral. Le mélange de toutes les conditions sociales était bénéfique. Doit-on remettre au goût du jour un service national obligatoire ? Mais les casernes sont désaffectées ou vendues aux promoteurs. Et l’argent manque. Enrayer la demande ? Il est vrai que, comme pour tout produit, une absence d’achat entraîne la disparition de la marque. Si personne n’achète, il n’y a plus de vendeurs. Donner surtout à ces enfants perdus le savoir nécessaire et surtout l’espérance. Car ce petit monde de la drogue, utilisateurs comme pourvoyeurs, est peuplé d’êtres paumés, désenchantés, démotivés, sans repères, qu’un brin de laine doré ou d’espoir insensé entraîne au-delà du réel. Seule l’éducation peut éviter cette déchéance.

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   Il y eut Trump ensuite. Autre dégénéré. Inconstant. Une tirelire en guise de cerveau. De l’or en barre pour unique neurone. Débile mental. À Poutine, inféodé. À Netanyahu, vassalisé. De ses délires, prisonnier. Autre drogué, mais du pouvoir.

   Il menace désormais ses voisins du sud après avoir voulu, hier, confisquer les terres de ceux du nord. Bombarde des bateaux sans sommations. Veut condamner à mort les démocrates s’opposant à ses diktats. Le couinement du vieux porc qu’il est, se mue en hurlement pour traiter de truie une journaliste. Sa pensée se façonne au fil des jours, différente aujourd’hui de celle d’hier, qui sera modifiée demain. Se fait embobiner par Xi Jinping comme un gogo en goguette à la foire. Demande à l’Ukraine de capituler après lui avoir promis, quelques jours auparavant, de lui fournir des missiles. Encense le maire de New York après l’avoir vilipendé. Je ferme le catalogue éolien. La liste des promesses n’est pas exhaustive. Leurs prix sont fluctuants.

   Ce débauché porcin est un voyou ignare ne connaissant que le pouvoir de la peur. Girouette, risée du monde. Il l’ignore et se croit respecté. Je le laisse s’engraisser des glands qui se prostituent en chutant dans sa soue. Il finira bien un jour comme une andouille périmée. À la poubelle.

   ***

   Et pendant ce temps-là nos législateurs continuent de s’auto-glorifier du spectacle improbable de marionnettes qu’ils jouent dans leur théâtre du Palais Bourbon. Guignols dont nul ne rit, drogués des pantalonnades à la mords-moi le nœud* qu’ils exhibent. Pas un pour rattraper l’autre. Je doute de leur reconduction lors des prochaines législatives. En tout cas un bon nombre retournera dans ses pénates la queue entre les jambes.

    * L’expression est intéressante à plus d’un titre. Bien que son origine soit incertaine, quelques hypothèses ont été émises. Tout d’abord l’expression se concluait par « jonc » et non « nœud ». « À la mords-moi le jonc ». Jonc représentait, en argot, l’or dans lequel on mordait pour s’assurer de sa réalité. Mais le terme disparut après 1910, car jonc devint synonyme de sexe masculin. On employa donc « nœud » à sa place. Car vous savez qu’il est parfois difficile de défaire un nœud, surtout mal fait, et qu’il faut y mettre les dents pour y parvenir. Tout marin ou pêcheur le sait. Toutefois l’expression n’est pas explicitée dans le dictionnaire des citations d’Alain Rey, et certains auteurs ont remplacé « nœud » par des euphémismes tant l’acception nœud a une connotation sexuelle ; ainsi René Fallet qui écrit « à la mords-moi le chose », ou d’autres, plus allégoriques, « à la mords-moi le doigt ». En tout état de cause, l’expression signifie un travail bâclé, mal exécuté, stupide ou encore idiot.

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